En février 2021, le gouvernement luxembourgeois a présenté sa «Stratégie nationale pour l'économie circulaire», qui vise à aligner des initiatives prometteuses top-down et bottom-up et à regrouper les expériences des dernières années depuis la publication de la première étude sur l'économie circulaire au Luxembourg en 2014. Divers secteurs de l'économie luxembourgeoise, comme le secteur de la construction, sont très gourmands en ressources et fortement dépendants des importations. Dans l'ensemble, l'empreinte environnementale du Luxembourg est l'une des plus élevées au monde. La Stratégie nationale pour l'économie circulaire identifie des méthodes et des outils éprouvés de gestion réglementaire, financière et de l'information pour stimuler les initiatives circulaires, et propose une méthodologie pour les utiliser dans un certain nombre de secteurs économiques clés, favorisant ainsi une gestion plus intelligente et plus responsable des stocks et des flux de ressources.

Les résultats de l'étude dérivée CIRCTER d'ESPON pour le Luxembourg arrivent au bon moment, car ils fournissent des données et des informations précieuses pour fixer des objectifs et rédiger des feuilles de route pour la mise en oeuvre des principes de l'économie circulaire dans des secteurs économiques clés. Premièrement, l'analyse territoriale permet d'évaluer les efforts locaux et nationaux par rapport à d'autres régions d'Europe et de concevoir des recommandations sur mesure. Les résultats de CIRCTER positionnent le Luxembourg comme l'une des régions européennes à la pointe en termes de modèles de gestion circulaire déjà installés dans le pays. D'autre part, l'analyse met en évidence des résultats de performance circulaire très différents d'une municipalité à l'autre, confirmant ainsi la nécessité d'une gouvernance cohérente et d'une coopération institutionnelle forte tout au long des chaînes de valeur, telles qu'identifiées dans la stratégie nationale pour l'économie circulaire. D'autres informations importantes découlent de l'examen du métabolisme luxembourgeois, basé sur les flux de matières agrégés. La dépendance économique vis-à-vis de l'importation de grandes quantités de matières premières critiques nécessite une évaluation plus précise des stocks et des flux de matières ainsi que des approches innovantes pour saisir la valeur des stocks de matières existants, tels que les mines urbaines.

Cette étude dérivée est également l'occasion pour l'équipe de recherche CIRCTER d'appliquer la méthodologie du projet et d'adapter ses recommandations politiques à un contexte territorial quasi unique caractérisé par un degré élevé d'intégration transfrontalière au coeur de l'Europe. Après tout, plus de 200 000 frontaliers viennent chaque jour au Luxembourg des pays voisins que sont la Belgique, la France et l'Allemagne pour le travail, le shopping et les loisirs. Cela permet également à l'équipe de recherche travaillant sur cette étude dérivée de réfléchir à la manière d'aborder et potentiellement de capitaliser sur la dimension transfrontalière de l'économie circulaire.

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